Rétablir l’ascenseur social

À la suite de l’élection de Barack Obama, beaucoup se sont demandés si un Noir ou un Maghrébin pourrait de même accéder aux plus hautes responsabilités en France. On peut légitimement en douter, tant est bloqué en France « l’ascenseur social ».

Dans un article de Passages de février 2006, je proposais une piste pour remédier à la grave crise de représentation mise en évidence par la « révolte des banlieues » de novembre 2005 :
– le droit de vote des résidents, y compris étrangers, pour les Conseils municipaux et régionaux et pour le Sénat
– le droit de vote des travailleurs, y compris étrangers, pour les Conseils économiques, régionaux et national.

(…)

La crise des banlieues vient de confirmer que la France souffre aussi d’une grave crise de représentation. Qui parlait au nom de ces jeunes prétendus révoltés, souvent mineurs, souvent chômeurs, souvent étrangers ? les mineurs ne sont évidemment pas électeurs ; les chômeurs ne sont évidemment pas syndiqués. Quant aux immigrés devenus français, ils sont apparemment peu sensibles, sauf exception, à l’intérêt de voter ou d’adhérer à un quelconque syndicat. Les seuls intermédiaires que les pouvoirs publics se sont trouvés furent quelques associations, dont il a fallu rétablir en catastrophe et au jugé les subventions, et quelques « grands frères », à l’inquiétante allure, auxquels fut concédée dans l’urgence une légitimité plus que douteuse.

(…)

De même que le Sénat est l’assemblée où convergent les préoccupations et les arbitrages concernant les collectivités locales, le Conseil économique et social est celle où convergeront les préoccupations et les arbitrages concernant les syndicats et grandes associations. L’analogie avec le Sénat s’étendra au mode d’élection des Conseillers, qui seront élus au suffrage indirect par des collèges de syndicalistes et de responsables d’associations eux-mêmes élus par la « base ». Ainsi le monde syndical et le monde associatif redeviendront des voies privilégiées de « l’ascenseur social » régionalisé, où s’affirmeront et se confronteront les talents, indépendamment des origines sociales et ethniques, et des affiliations philosophiques, politiques ou religieuses.

(…)

La nationalité donne le droit de vote national, élire les députés à l’Assemblée nationale. Mais pour les élections municipales, c’est le critère de résidence qui est central ; que le paisible habitant d’une bourgade puisse acquérir le droit de participer à la gestion des affaires locales, indépendamment de sa nationalité, va de soi. Pour les élections professionnelles, le critère est de même le statut professionnel. Les résidents et travailleurs étrangers, réfugiés ou apatrides peuvent donc acquérir, selon des règles simples et publiques, le droit de vote local ou professionnel, qui peut faciliter ensuite, s’ils le désirent, leur accès à la nationalité.

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MLL en vidéo UTLS, 26 février 2000, « Migrations et tensions migratoires ».


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