Dix questions, dix minutes

Ah! si la France pouvait s’inspirer des États-Unis et rétablir le recensement général de la population…

Recensement 2010, mode d’emploi
Article paru dans LE MONDE, édition du 15.01.10

LA CAMPAGNE pour le recensement 2010 est partie de Times Square début janvier. Comme tous les dix ans, le « Census bureau » a lancé son effort national – inscrit dans une loi de mars 1790 – pour compter tous les individus – citoyens ou non – qui vivent aux Etats-Unis. C’est la plus vaste entreprise du gouvernement fédéral en temps de paix. Coût de ce 23e recensement depuis la création de la république : 14 milliards de dollars.

Le questionnaire à remplir ne sera envoyé par courrier aux Américains qu’entre le 15 et le 17 mars. Mais deux mois ne sont pas de trop pour les mobiliser. Le recensement 2000 n’a donné lieu qu’à une participation de 67 %. L’édition 2010 entend faire mieux. 800 000 travailleurs temporaires seront recrutés au printemps pour relancer les retardataires. Le formulaire doit être rempli avant le 1er avril, déclaré « census day », sous peine d’amende (rarement infligée).

Dans une grande parade patriotique, treize bus ont commencé à sillonner le pays pour diffuser le message censé rassurer les populations : le recensement 2010 ne comptera que 10 questions et il ne faudra que 10 minutes pour y répondre. C’est le plus court, de mémoire récente. Les organisateurs rappellent que le recensement est de la plus haute importance pour la démocratie américaine, qu’il affecte le découpage des circonscriptions électorales, la répartition de 400 milliards de subventions fédérales, et qu’il est entièrement confidentiel.

Mais les résistances sont nombreuses. Les immigrants clandestins craignent de se signaler aux autorités. Les conservateurs purs et durs voient le questionnaire comme une intrusion du gouvernement. Leurs représentants au Congrès ont essayé – sans succès – de faire inclure une question sur le statut légal des immigrants.

Les questions incluent le nom, l’âge, le sexe, le numéro de téléphone, le statut dans la maison (locataire, propriétaire, avec un nouvel élément pour mesurer l’impact des saisies immobilières) et la « race » (Blanc, Noir, Amérindien, Chinois, Philippin, Indien, Coréen, Vietnamien, Hawaïen… avec plusieurs choix possibles). Depuis 1970, une question séparée est consacrée à l’origine hispanique. Si un débat existe sur le respect de la vie privée, celui sur les statistiques ethniques est inexistant.

Corine Lesnes (Washington, correspondante)

Voir aussi :
Le recensement n’est qu’un sondage

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La Bible hébraïque présentée, traduite (8 versions) sur JUDÉOPÉDIA
et commentée sur son blog


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