Et revoilà le bouc émissaire
Le Da Vinci Code fait dériver l’expression Saint-Graal de sang real, Sang Royal.
Or nul ne semble s’aviser que Graal vient directement du mot hébreu (féminin) Goral, GWRL, qui signifie « sort », au double sens de « hasard » (tirer au sort) et de « destin » (tel est mon sort…).
En Esther 3,7, pour déterminer le jour de l’extermination des Juifs, « on tire, sous les yeux d’Aman, le « Pour », c’est-à-dire le sort (haGoral) ».
En Jonas 1, 7, les marins victimes de la tempête « se disent les uns aux autres : » Tirons donc les sorts (Goralot‘), pour savoir de qui nous vient ce mal. » Ils jetèrent les sorts (Goralot‘) et le sort (haGoral) tomba sur Jonas ».
Goral apparaît en Lévitique 16, 8, quand, pour désigner le bouc émissaire, « Il (Aaron) tirera les sorts (Goralot‘) pour les deux boucs, attribuant un sort (Goral E’had) à YHWH et l’autre (veGoral E’had) à Azazel ».
Dans Josué, Goral revient souvent, le partage de la terre de Canaan entre les tribus se faisant par tirage au sort, conformément à Nombres 26,55 : « c’est au sort (beGoral) que se fera le partage du pays ».
Les premiers mots du Livre de Josué sont Aaré Mot, « Après la mort » (de Moïse). On le désignait donc comme le « Livre d’après la mort », le Sefer Aaré Mot. Cela a donné le nom de Joseph « d’Arimathie », cité dans les quatre Evangiles comme recueillant le corps (donc le sang) du Christ, après la Crucifixion, sous les yeux de Marie-Madeleine.
Or Pilate avait demandé à la foule de choisir entre Jésus et BarAbbas, lequel serait grâcié, comme le Grand-Prêtre demandait au sort de choisir entre les deux boucs identiques, lequel devait porter au désert les pêchés d’Israël.
Une des moralités semble être qu’il n’y a pas à discuter les hasards de la naissance ou de l’hérédité, puisque ce sont des hasards. Insensé qui se demande : pourquoi suis-je moi, et non un autre ? pourquoi suis-je né ici, et non là ?
Bernard Dubourg a démontré que le « Chat botté », de Perrault, venait par midrach du BarAbbas des Evangiles. Nous voici dans les légendes du Roi Arthur. Décidément, le choix par Goral entre le bouc émissaire et son identique a une immense descendance.
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