Finkielkraut - Lafforgue, même combat
J’ai adressé à Passages un billet sur l’affaire Lafforgue intitulé “Le retour de l’obscurantisme”. J’y constate plusieurs analogies avec celle de l’interview d’Alain Finkielkraut à Haaretz. Comme celui-ci s’exprimant en Israël, Laurent Lafforgue fait preuve de quelque naïveté en pensant qu’un courrier privé resterait confidentiel. Certains de ses propos, comme Finkielkraut employant de façon inconsidérée le mot « haine », dépassent sans doute sa pensée : « C’est comme si nous étions un “Haut Conseil des Droits de l’Homme” et que nous envisagions de faire appel aux Khmers rouges pour constituer un groupe d’experts », écrit Lafforgue. Mais comme Finkielkraut, et sur les mêmes sujets, il énonce de vigoureuses et dérangeantes vérités.
Ce parallèle me conduit à classer Laurent Lafforgue dans les “néoréacs” dénoncés par Laurent Joffrin, auxquels Alexandre Adler oppose les “néocons”. Je préfère quant à moi citer Lafforgue : << Je ne peux pas ne pas remarquer qu’aujourd’hui plus que jamais le peuple juif, peuple de la Loi et des prophètes, peuple de Dieu, fait preuve d’une créativité intellectuelle et culturelle dont aucun autre peuple n’approche, même de très loin. >> et conclure que ceux qui s’acharnent sur Finkielkraut sont les mêmes que ceux qui “virent” Lafforgue. Ils peuvent être antisémites, mais surtout ils s’effarouchent de « remettre la Bible au programme ». Je préfère parler de néo-obscurantistes.
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