L’ambiguité sexuelle de Jean

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L’enfant attendu : garçon ou fille ?

Le caractère efféminé de l’apôtre Jean dans La Cène de Vinci, qui est un des ressorts du Da Vinci Code, est conforme à la tradition iconographique du XVe siècle florentin : les artistes prêtent à Jean, le plus jeune des douze Apôtres et le disciple “préféré” du Christ, des traits juvéniles et angéliques.

Or le nom de Jean vient de l’hébreu ‘Hanan, ENN, formé sur ‘Hen (EN, avec un Het, huitième lettre de l’alphabet hébreu, à ne pas confondre avec le , cinquième lettre), qui signifie “grâce”. La traduction habituelle de Yohanan est “Dieu fait grâce”, et celle du féminin Hanna, ENH (mère longtemps stérile du Prophète Samuel, et Sainte-Anne, mère de Marie dans un autre tableau de Léonard de Vinci), c’est la “gracieuse”.

Marie est “pleine de grâces”, quand, par la “grâce” du Seigneur, elle tombe enceinte du Messie, comme sa cousine Elisabeth tombe enceinte de… Jean. S’il y a bien une ambiguité, elle porte, jusqu’à l’échographie, sur le sexe d’un enfant qui vient d’être conçu (”incarné”) ! La grande différence entre le christianisme et le judaïsme, c’est que le rite d’accueil du premier, le baptême, s’applique aux petits garçons et petites filles, tandis que celui du second, la circoncision, ne concerne que les petits garçons. Or précisément, Jean, c’est le Baptiste, le propagandiste du baptême, celui qui baptise son double et cousin, le petit Jésus.

Dans une conférence de 1992, L’année de 364 jours dans les livres d’Hénoch et des Jubilés, je m’intéressais au patriarche Hénoch, dont le nom est également formé sur EN, ‘Hen.

<< Hénoch, septième né, deuxième mort, premier et seul disparu, est donc tout désigné pour être un Chronos biblique, maître des secrets du Temps. La racine ENK ( le E transcrit le Het hébreu, pour laisser le H transcrire le Hé ) de Hénoch a pris le sens d’”inaugurer”, comme dans le nom de la fête de Hanoukah , fête de l’inauguration du Temple. Hénoch a d’ailleurs un homonyme, Hénoch, fils de Caïn, qui, lui, est lié à la nomination de l’Espace. On lit en Genèse, IV, 17 : Caïn connut sa femme. Elle conçut et enfanta Hénoch. Il bâtissait une ville et il donna à la ville le nom de son fils, Hénoch. Inaugurer, c’est nommer, on le voit à chaque lancement de navire. Que deux hommes puissent porter le même nom, et que ce nom soit aussi celui d’une ville attire l’attention sur les risques qu’il y a à confondre deux Hommes, ou Homme et un lieu, comme le fabuliste quand il moque ceux qui “prennent le Pirée pour un Homme”. >>

Dans l’article Elie et Enoch du Dictionnaire philosophique, Voltaire écrit :

<< L’écrivain ingénieux et profond qui croit Élie un personnage purement allégorique pense la même chose d’Énoch. Il croit qu’Énoch, Anach, Annoch, signifiait l’année; que les Orientaux le pleuraient ainsi qu’Adonis, et qu’ils se réjouissaient au commencement de l’année nouvelle;

Que le Janus connu ensuite en Italie était l’ancien Anach, ou Annoch, de l’Asie;

Que non seulement Énoch signifiait autrefois chez tous ces peuples le commencement et la fin de l’an, mais le dernier jour de la semaine;

Que les noms d’Anne, de Jean, de Januarius, Janvier, ne sont venus que de cette source.

Tout s’explique : Le Hénoch biblique est devenus le Janus romain, à deux faces, fin et commencement de l’année, que le juif hellénistique Sosigène d’Alexandrie, inventeur du calendrier “julien”, a fixé au huitième jour (1er janvier) du solstice d’hiver (25 décembre), comme la circoncision d’un petit garçon qui serait né au solstice. Le verset 3, 30 de l’Evangile de … Jean est explicite : “Il faut que celui-là (le Christ) croisse, et que moi, je diminue“, instituant la fête du Christ (Noël) au solstice d’hiver, après lequel la durée du jour croît, et la Saint Jean au solstice d’été, après lequel les jours diminuent.

Dans la Torah, la détermination du sexe du nouveau-né fait l’objet du verset 1,22 de l‘Exode, avant l’épisode de “Moïse sauvé des eaux” :
<< Pharaon donna alors cet ordre à tout son peuple : ” Tout fils qui naîtra, jetez-le au Fleuve, mais laissez vivre toute fille. >> à quoi répond le verset 2,16 de l’Evangile de Matthieu (”Massacre des Innocents”) : “Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, fut pris d’une violente fureur et envoya mettre à mort, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans, d’après le temps qu’il s’était fait préciser par les mages “.

C’est Myriam, sa soeur aînée, qui sauve le petit Moïse des eaux. Elle symbolise la Sage-femme, qui “tire des eaux” (de sa mère) le nouveau-né, qui est celle qui “annonce” par la parole si l’enfant est vivant, et quel est son sexe. Et ceci nous ramène au Da Vinci Code et à Marie-Madeleine.


Evangile de Marc, 16, 9 à 11
<< Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, il apparut d’abord à Marie de Magdala dont il avait chassé sept démons. Celle-ci alla le rapporter à ceux qui avaient été ses compagnons et qui étaient dans le deuil et les larmes. Et ceux-là, l’entendant dire qu’il vivait et qu’elle l’avait vu, ne la crurent pas >>.

Magdala, de Migdal, MGDL, la Tour, évoque Babel et le langage. Marie de Magdala annonce au monde la Résurrection comme Myriam confie Moïse à la fille de Pharaon : c’est un garçon !

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