Où est le Al Gore français ?

L’Etat Providence, plus l’informatisation du pays tout entier

En 2000, Al Gore faillit être élu à la Présidence des Etats-Unis : il s’en fallut de quelques confettis en Floride. Il avait axé sa campagne sur l’adaptation de son pays au monde moderne, soucieux d’écologie et d’ »autoroutes de l’information », allant même jusqu’à se prétendre inventeur d’Internet…

On n’en demande pas tant. En France, les candidats ont certes leur site Internet ; l’administration sortante se félicite d’avoir mis la déclaration de revenus en ligne… Mais qui donc met en perspective la révolution informatique en cours ? Pourquoi la laisser aux mains du secteur privé, banquiers, assureurs, publicitaires, sans contrôle public ? Il y a mieux à faire qu’attendre les résultats du Loto, voter à la Star Academy ou démêler l’affaire Clearstream

L’avance technologique dont dispose la France en matière de gestion de fichiers de masse, de cartes à puce et de systèmes de sécurité doit au contraire être solidement encadrée par les pouvoirs publics et mise au service de tous. Il faut veiller évidemment à ne pas réserver les ordinateurs aux foyers qui en ont les moyens mais à en doter les bureaux de poste, les écoles, collèges et lycées, et de multiples agences de proximité, où chacun, « branché » ou non, pourra venir s’informer et consulter ses dossiers personnels, fiscaux, sociaux, de formation…

Une réorganisation décentralisée des grands fichiers de l’assurance-maladie, de l’Education nationale, des caisses de retraite, du chômage, de l’immigration, … sera la grande affaire du ministère des Affaires sociales, redevenu « ministère de la Population », sous le contrôle du Conseil économique et social rénové. Comme celle des listes électorales, cette informatisation sera fondée sur des recensements périodiques et aura trois fonctions essentielles :

personnaliser le mieux possible l’administration publique en adaptant à chaque cas particulier des règles aussi simples et générales que possible ;

– soumettre aux Assemblées locales, régionales et nationales des comptes et des budgets clairs, de façon que la presse et le public puissent en suivre les débats et participer intelligemment aux campagnes électorales ;

– produire une information démographique et statistique élaborée, et mettre à la disposition du corps enseignant et des relais médiatiques la documentation nécessaire à l’instruction civique et morale des futurs citoyens électeurs.

Nous avons des hommes politiques qui pourraient incarner cette orientation, moderne et morale. Mais ils ne sont pas pas candidats : Philippe Seguin, Premier Président de la Cour des Comptes, Bertrand Delanoé, maire de Paris…


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