Compter les sans-papiers

Démographie et politique Ajouter un commentaire

Recenser n’est pas régulariser

Une conséquence imprévue de la “rénovation” du recensement de la population, plusieurs fois évoquée dans ce blog, est la croissance importante du nombre d’immigrés recensés. Du fait qu’une partie seulement des zones urbaines est soumise chaque année à l’”enquête de recensement”, et que des enquêteurs spécialisés soient affectés à cette tâche, la qualité du dénombrement a augmenté et nombre de personnes, qui, pour des raisons diverses, auraient échappé au recensement classique sont aujourd’hui comptées.

La première “vague” du recensement rénové a eu lieu en 2004 et a conduit à une première réévaluation, tant des effectifs présents que des flux d’immigration. Une seconde a eu lieu en 2005, et ce n’est pas fini. L’INSEE se montre discret sur ce sujet, parce que le sujet est “sensible”, mais aussi parce que cela remet en cause ses précédentes estimations. C’est ainsi qu’aujourd’hui, on apprend incidemment que le “solde migratoire” est actuellement de 100 000 personnes en plus chaque année, le double de l’estimation précédente, qui était de 50 000 par an.

Parler de “sans-papiers”, ou de clandestins, pour les nombreuses personnes qui se pressent aujourd’hui devant les préfectures pour demander leur régularisation, est un abus de langage. Peut-on inscrire clandestinement ses enfants à l’école, sans disposer d’aucun papier ? Ces gens, qui ne sont pas tous parents des vedettes de l’équipe de France de football, se font aussi volontiers recenser. Il y a simplement une immigration irrégulière, qui aspire à devenir régulière.

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