Le bandeau du général Dayan

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Ils ont des yeux et ne voient pas…

La Syrie et le Liban étaient placés sous tutelle française par un mandat de la S.D.N. Début 1941, le général Dentz y commandait une armée de 40000 hommes. En s’en échappant quelques mois avant pour rejoindre les Forces françaises libres en Palestine, le général de Larminat n’avait réussi à entrainer que 300 hommes.

Le 1er avril 1941, eut lieu en Irak un coup d’État anti-britannique soutenu par les services allemands. L’enjeu pétrolier est évidemment de première importance. Tout en négociant les Protocoles de Paris dont l’un est relatif au Levant, Darlan accorde un soutien technique ainsi que la base d’Alep aux avions de la Luftwaffe qui sont autorisés à transiter par les aérodromes de la Syrie pour aller bombarder les Britanniques en Irak. Darlan rencontre Hitler le 14 mai 1941, puis Abetz avec lequel il signe les accords de Paris qui prévoient, entre autres, de façon explicite, l’utilisation des bases françaises en Syrie.

Cette situation nouvelle aggrave l’inquiétude des Britanniques et des Américains. Lorsque les Britanniques en ont fini avec la rébellion de Rachid Ali, ils attaquent les forces françaises de la Syrie et du Liban le 8 juin 1941. 30 000 soldats britanniques épaulés par une division de Français libres attaquent les 40 000 hommes du général Dentz. Loin de se limiter à un “baroud d’honneur”, les Français du général Dentz résistent. Les combats durent juqu’au 14 juillet et se soldent par 1 066 tués et 5 400 blessés pour les Français du général Dentz, 650 tués et blessés pour les Français libres et 4 060 tués et blessés pour les Britanniques. Seuls 5 500 hommes se rallient à la France libre, alors que le gros des troupes regagnent l’Afrique du Nord.

C’est dans ces combats contre les Français que le futur général Moshe Dayan perdit son oeil gauche, couvert de son célèbre bandeau.

Au Levant, en 2006 comme en 1941, les troupes de la Liberté affrontent celles de la Tyrannie. Il y a des Français des deux côtés. A lire et écouter la presse, les partisans de Dentz restent aujourd’hui beaucoup plus nombreux que ceux de Larminat.

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