De la Torah au Coran

Pardon et jeûne

En 2006 comme en 2005, et encore une fois en 2007, les lunes de Tichri et de Ramadan vont coïncider. En 2008, après l’intercalation de Veadar, Ramadan se décalera d’un cran et coïncidera avec la lune précédant Tichri, celle d‘Eloul.

Vendredi 22 septembre, ce sera la Nouvelle Lune. Et demain jeudi 7 septembre, ce sera la Pleine Lune, celle d‘Eloul du calendrier juif, de Cha’ban dans le calendrier musulman. Précisément celle-ci est marquée par une célébration particulière, la Nuit du Pardon (le 8 septembre, cette année). Dans le rite juif, c’est tout le mois d’Eloul qui est marqué par des Selihot, des supplications quotidiennes préparant le Grand Pardon de Yom Kippour, le 10 Tichri (2 octobre cette année). Une nuit du Pardon en Cha’ban, puis le jeûne de Ramadan chez les Musulmans, un mois de supplications en Eloul, puis un jour de jeûne le 10 Tichri chez les Juifs, il y a manifestement une origine commune.

Haï Bar-Zeev (Une lecture juive du Coran) nous éclaire en dressant un parallèle entre le « don de la Loi » au Sinaï et la « descente » du Coran. Moïse jeûne au Sinaï, pendant deux (ou trois ?) fois quarante jours et quarante nuits :

Exode, 24, 18 : Moïse entra dans la nuée et monta sur la montagne. Et Moïse demeura sur la montagne quarante jours et quarante nuits.

Exode, 34, 1 : Yahvé dit à Moïse :  » Taille deux tables de pierre semblables aux premières, monte vers moi sur la montagne, et j’écrirai sur les tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées.

Exode 34, 28 : Moïse demeura là, avec YHWH, quarante jours et quarante nuits. Il ne mangea ni ne but, et il écrivit sur les tables les paroles de l’alliance, les dix paroles.

Deutéronome 9, 9 : J’étais monté sur la montagne pour prendre les tables de pierre, les tables de l’alliance que YHWH concluait avec vous. J’étais demeuré sur la montagne quarante jours et quarante nuits sans manger de pain ni boire d’eau.

Deutéronome 9, 18 : Puis je me jetai à terre devant YHWH ; comme la première fois je fus quarante jours et quarante nuits sans manger de pain ni boire d’eau, à cause de tous les péchés que vous aviez commis en faisant ce qui est mal aux yeux de Yahvé au point de l’irriter.

Un commentaire du Talmud rapporte que Moïse rapporta les Secondes Tables le jour de Kippour, d’où la période de 40 jours, trente jours de supplications en Eloul, plus les « dix jours de pénitence en Tichri ».

Coran, sourate 2, verset 181 : C’est dans le mois de Ramadan qu’on a fait descendre le Coran (…) Quiconque est présent à ce mois, qu’il jeûne !

Si la « descente » du Coran reproduit celle de la Torah, alors le jeûne musulman de Ramadan correspondrait au jeûne qu’observaient en Eloul les Juifs du temps de Mahomet. En 2008, Ramadan coïncidera de nouveau avec Eloul.

Dans le christianisme, le dimanche de Pâques est précédé et suivi de deux périodes de quarante jours : du « Mardi Gras » à Pâques courent les quarante jours du Carême, et le quarantième jour après Pâques est le « Jeudi de l’Ascension« .

Pourquoi sommes-nous si peu à nous intéresser à ces histoires, alors que le « conflit judéo-arabe » est censé passionner les foules, chrétiennes et autres ?


Publié

dans

par

Étiquettes :

Commentaires

4 réponses à “De la Torah au Coran”

  1. Avatar de nino
    nino

    Monsieur

    je recherche le coran et la torah en pdf où htlm.
    Pourriez vous m’aider,

    Merci

    Caussin R

  2. Avatar de Herve Kabla

    Petite anecdote. En retrouvant une vieille feuile de miel de Tunisie, datant de 1941, y etaient mentionnées les dates des principales fêtes musulmanes pour l’année qui démarrait. Il faut dire qu’a cette époque, certains passages des feuilles de miel tunisiennes etaient rédigées en langue arabe, mais en caractères hebreaiques… Cette année là également, Tichri et le mois du Ramadan coincidaient.

  3. Avatar de Kochmann René
    Kochmann René

    Ce rapprochement entre périodes juives & chrétiennes de 40 jours me paraissent intéressantes.
    Il y a en outre dans la Bible les 40 jours du Déluge, et le fait que la petite « boîte » dans laquelle la mère du bébé Moïse met son fils et le confie au fleuve Nil est désignée par le même mot que celui qui sert en hébreu dans la Genèse à désigner le « bateau » dans lequel se réfugient Noé, sa famille et les espèces d’animaux que le patriarche a choisies.

  4. Avatar de Michel Louis Levy

    Voir, entres autres, sur ce blog « Quarante jours« , et sur celui de Judéopédia « L’Arche de Moïse et le berceau de Noé » et les commentaires de « Quarante ans dans le Désert« .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

WordPress Appliance - Powered by TurnKey Linux