Raymond Barre comme Cicéron

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Antisémite avant Jésus-Christ

Les propos antisémites de Raymond Barre, défendant son ministre, Maurice Papon, et son conseiller régional, Bruno Gollnisch, en s’en prenant au lobby juif, ont un illustre précédent, celui de Cicéron. Celui-ci, en 59 avant l’ère chrétienne, défendait un fieffé prévaricateur, Lucius Flaccus, en dénonçant les pressions de la colonie juive de Rome et en qualifiant la religion juive de superstition barbare. Quatre ans auparavant, Cicéron étant consul, Pompée et ses troupes avaient occupé Jérusalem.

Nous empruntons les précisions suivantes au Site PHDN.

En 59 avant notre ère, Cicéron prononce une plaidoirie en faveur de son ami et client, Lucius Flaccus, accusé de diverses escroqueries, détournements et extorsions de fonds, accomplis lorsqu’il était gouverneur des provinces d’Asie mineure. Parmi les nombreux accusateurs figurent des Juifs. Flaccus s’est approprié l’impot religieux que les Juifs de sa province envoient au Temple de Jérusalem chaque année. Mais il ne s’agissait que d’une malversation parmi beaucoup d’autres. Alors qu’il était titulaire de la préture de la province d’Asie, en 62 avant notre ère, Flaccus s’était rendu coupable d’escroqueries, dénis de justice, captations d’héritages; il avait détourné les fonds destinés à la flotte et extorqué de l’argent à de nombreuses villes grecques.

Plainte fut portée contre lui par plusieurs villes, grecques notamment, plusieurs citoyens romains, ainsi que par les Juifs de Rome. Cicéron le défend contre ces accusations, lors de son procès en 59 av. J.C. (…) Le contexte politique du procès ne saurait cependant dissimuler cette réalité dont tous les historiens prennent acte: Flaccus était coupable des détournements et vols dont il était accusé.

Le Pro Flacco fait plusieurs dizaines de pages, les accusations sont nombreuses, et celle portée par les Juifs n’est que l’une d’elles, à laquelle Cicéron ne consacre pas plus de deux pages. (…) Voici les seuls passages hostiles aux Juifs.

« Vient ensuite la calomnie relative à l’or des Juifs. Voilà sans doute pourquoi cette cause est plaidée non loin des degrés d’Aurélius. C’est pour ce chef d’accusation que tu as voulu cet endroit, Lélius, et cette foule de gens que voilà tu sais quelle force ils représentent, combien ils sont unis et quel rôle ils jouent dans nos réunions. Dans ces conditions je parlerai à voix basse pour que seuls les juges entendent, car il ne manque pas de gens pour exciter ces étrangers contre moi et tous les meilleurs citoyens. Je ne veux donc pas les aider et faciliter leurs manœuvres. Tous les ans, de l’or était régulièrement exporté à Jérusalem pour le compte des Juifs, d’Italie et de toutes nos provinces. Flaccus prohiba par édit les sorties d’or d’Asie. Qui donc, juges, pourrait ne pas l’approuver sincèrement? L’exportation de l’or, plus d’une fois auparavant, et particulièrement sous mon consulat, a été condamnée par le Sénat de la façon la plus rigoureuse. S’opposer à cette superstition barbare a été le fait d’une juste sévérité, et dédaigner pour le bien de l’État, cette multitude de Juifs, parfois déchaînés dans nos réunions, un acte de haute dignité. Mais Pompée, maître de Jérusalem après sa victoire, n’a touché à rien dans le sanctuaire. Dans cette circonstance tout particulièrement, comme dans bien d’autres, il a fait preuve de sagesse en ne laissant pas dans une ville si portée aux soupçons et si médisante, le moindre prétexte à la calomnie. Je ne crois pas en effet que ce soit le respect de la religion des Juifs, d’un peuple ennemi, qui ait retenu ce chef éminent, mais bien un sentiment de modération. (…)

Quand Jérusalem était encore puissante et que les Juifs étaient en paix avec nous, l’exercice de leur religion n’en était pas moins incompatible avec l’éclat de notre empire, la majesté de notre nom, les institutions de nos ancêtres. A plus forte raison aujourd’hui, puisque cette nation a manifesté, les armes à la main, ses sentiments pour notre Empire; elle a fait voir combien elle était chère aux dieux immortels, puisque la voilà vaincue, adjugée aux fermiers de l’impôt, asservie »

On trouvera le texte complet, en latin et en français, dans Pro Flacco, XXVIII

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