Inauguration et Dédicace

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Connaissez-vous les Encénies ?

“ENCÉNIES”, Encænia, fêtes qu’on célébrait à la dédicace d’une chapelle, à la réédification d’une maison. C’étaient des festins & des danses. Les jeunes filles s’y couronnaient de fleurs. Nous avons aussi nos Encénies; les Juifs ont eu les leurs: elles ont passé de la synagogue dans l’église, sous le pape Félix.

“ENCÉNIES”, Encænia, fête que les Juifs célébraient le 25 de leur neuvième mois, qui répond à nos mois de Novembre & de Décembre. elle avait été instituée en mémoire de la restauration ou purification du temple, faite par Judas-Maccabée.
Les Juifs avaient encore deux Encénies : savoir, la dédicace du temple par Salomon, & celle que fit Zorobabel après le retour de la captivité.
Encénies se dit aussi dans l’Histoire Ecclésiastique & dans les ouvrages des Pères de la dédicace des églises chrétiennes
Ce mot vient du Grec Kainos, qui signifie nouveau.

Source :
François Sabbathier, Dictionnaire pour l’intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, 1783. disponible sur Google Books

François SABBATHIER
Né en 1735 à Condom (Gers)

Compilateur. Sabbathier étudie chez les oratoriens de Condom. De 1762 à 1778, il est professeur en classe de troisième au collège de Châlons-sur-Marne. Un ouvrage sur L’origine de la puissance temporelle des papes lui fait attribuer un prix par l’académie de Berlin en 1763, et lui acquiert la protection du duc de Choiseul. Il rédige alors des ouvrages de compilation et fonde une papeterie. Mais, ruiné, il doit se retirer dans un petit bourg près de Châlons, où il se livre à l’étude. En 1795, il obtient une aide financière de la Convention, et il est compris dans la liste des asssociés de l’Institut. Sabbathier est aussi secrétaire perpétuel de l’académie de Châlons. Il décède en 1807 près de Châlons.

Outre son Essai sur l’origine de la puissance temporelle des papes (La Haye, 1764-1765), il a laissé un Dictionnaire pour l’intelligence des auteurs classiques grecs et latins (Châlons, 1765-7815) en 37 volumes avec des planches, un Manuel des enfants, ou Maximes des hommes illustres de Plutarque (Paris, 1769), Moeurs, coutumes et usages des anciens peuples (Châlons, 1770), traduit en allemand, un Recueil de dissertations sur divers sujets de l’histoire de France (Châlons, 1770), et Exercices du corps chez les Anciens (Paris, 1772).

Source : Site “Destins”

(…)

Deux autres fêtes majeures

Pour l’exposé qui suit, on distinguera entre deux groupes de fêtes importantes à côté du groupe pascal: une fête “de l’Église” et plusieurs fêtes qui ont une même signification historico-théologique qui tourne autour de l’idée d’ “épiphanie”. Une telle division n’est pas seulement “théologique”, car, dans le judaïsme également, il y a trois fêtes majeures avec octave (les Cabanes, Pâque, et Dédicace), ce qui peut avoir une relation d’influence avec les trois fêtes majeures du calendrier primitif de Jérusalem.

Fête de l’Église: La Dédicace (Encénies) et son octave

Dans un seul manuscrit du vieux lectionnaire arménien, cette fête a un curieux parallèle au mois de décembre. La rubrique indique “pour la dédicace de tous les autels que l’on érige, ce canon est exécuté”. Elle se situe entre la fête du 30 novembre et Noël le 25 décembre, c’est donc une fête mobile, la seule en tous cas qui n’ait pas d’indication de date précise. La rubrique du 13 septembre quant à elle porte “dédicace des saints lieux de Jérusalem”, et ce sont les deux seuls endroits où apparaît le mot “dédicace”, traduction (arménienne) du mot grec (correspondant à) Encénies. Les lectures indiquées par le lectionnaire sont certes différentes, mais on peut se demander si la rubrique du mois de septembre ne fait pas que déplacer une rubrique plus ancienne du mois de décembre.
En effet, la première bizarrerie est le pluriel des “saints lieux” ici, “autels” là. Il s’agit d’une fête de l’Église comme telle et non de quelque endroit, saint lieu ou autel, particulier. Le motif ultérieur de la fête du 13 septembre, la dédicace de l’Anastasis et du Martyrium, s’est manifestement greffé sur un motif plus ancien, qu’il n’a d’ailleurs jamais complètement obnubilé puisque le nom de la fête comprend régulièrement le pluriel (comme “dédicace des saintes églises de Jérusalem”).
En outre, l’absence de date fixe pour la fête ancienne suggère qu’elle provienne d’un calendrier lunaire, où une date dans un mois peut facilement osciller entre deux mois du calendrier solaire.
Il existe précisément d’autres indices d’une célébration chrétienne d’une fête lunaire à cette époque de l’année, la fête juive de la Dédicace (Hanukka) (pour s’en tenir à la liturgie de Jérusalem, voir ci-dessous 3.2.3.2, l’octave de Noël et 3.2.4, la fête de Marie au début de l’année).
En d’autres termes, on a procédé à la dédicace de l’Anastasis et du Martyrium à cette date du mois de septembre dans le but de déplacer la fête plus ancienne, judéo-chrétienne, du mois de décembre.

1) La fête de la Dédicace ou Encénies (13 septembre)

“La sainte église qui se trouve à l’Anastasis, à l’endroit où le Seigneur est ressuscité après sa passion, a été consacrée à Dieu le même jour (que le Martyrium la veille) (…) la croix du Seigneur a été découverte ce jour-là.” (Égérie, 48, §1) La pèlerine précise que la station se fait, ces deux jours, au Martyrium. D’après le lectionnaire, un peu plus tard, la station du premier jour se fait à l’Anastasis (“dédicace des saints lieux de Jérusalem”) et la seconde seulement au Martyrium (le jour où “l’on montre la vénérable croix à toute l’assemblée”). Une évolution comparable existe dans l’octave de Pâques et de l’Épiphanie: alors qu’Égérie prévoit le même lieu de station pour les deux premiers jours de la fête, le lieu n’est plus le même ultérieurement.
Cette évolution au tournant du Ves. est significative de l’importance que commence à prendre le culte de la Croix.
La dédicace de l’église aurait eu lieu en fait non pas un 13 mais un 17 septembre 335 (d’après la Chronique pascale, PG 92, col. 713). Les ides de septembre (et de novembre), le 13, sont la date de l’epulum Jovis in Capitolio, qui pouvait passer (selon une idée de Baumstark) pour la dédicace du temple de Jupiter capitolin à Rome. La même date devait donc être fêtée aussi à Jérusalem pour le sanctuaire de Jupiter qui avait été construit sur le Tombeau vide (Jérôme, Lettre, 58, §3), et dont le nom de la cité bâtie par Hadrien, Aelia capitolina, rappelle la consécration à Jupiter capitolin. On peut attribuer à Constantin le choix du changement de la date de la dédicace. (7)

(…)

(6) Détails de cette question dans le livre de S. Verhelst, Les traditions judéo-chrétiennes dans la liturgie de Jérusalem, spécialement la Liturgie de saint Jacques frère de Dieu (Textes et études liturgiques. Studies in Liturgy, 18), Louvain (Leuven), 2003, p. 172-174.
(7) Selon un argument développé en même temps mais séparément (?) par E.D. HUNT, Constantine and Jerusalem, Jour. Eccl. Hist. 48 (1997), 405-423, p. 420-421 et M.F. FRASER, Constantine and the Encaenia, Studia Patristica, 29 (1997), 25-28

(…)

Source : Article Wikipédia “Année liturgique du Rite de Jérusalem” dont l’auteur est Scholasate.

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Une réponse à “Inauguration et Dédicace”

  1. Herve Kabla a écrit :

    Très intéressant. Le rapport étymologique entre Encénie et Hanukka saute aux yeux.

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