Patatras !

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A la race juive, notion hitlérienne, à la religion juive, notion chrétienne, à la nation juive, notion archaïque, s’ajoute désormais celle de communauté juive, notion juridique.

Existe-t-il un peuple juif ?

Le 12 juillet 1906, la Cour de cassation annulait la condamnation d’Alfred Dreyfus. Un siècle plus tard, jour pour jour, elle annule celle d’Edgar Morin.

La condamnation d’Edgar Morin pour diffamation raciale cassée
LE MONDE | 13.07.06 |


La Cour de cassation a annulé, mercredi 12 juillet, la condamnation pour “diffamation raciale” prononcée en 2005 contre le sociologue Edgar Morin, le député européen Sami Naïr et l’écrivain Danièle Sallenave, qui avaient publié un point de vue intitulé “Israël-Palestine : le cancer” dans Le Monde du 4 juin 2002, ainsi que contre Jean-Marie Colombani, directeur du quotidien.

Deux associations, Avocats sans frontières et France-Israël, avaient engagé des poursuites contre le texte, visant deux passages en particulier.

On a peine à imaginer qu’une nation de fugitifs, issue du peuple le plus persécuté de l’histoire de l’humanité (…) soit capable de se transformer en deux générations en peuple dominateur et sûr de lui et, à l’exception d’une admirable minorité, en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier“, affirmait le point de vue, ajoutant : “Les juifs d’Israël, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoïsent les Palestiniens. Les juifs, qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent, persécutent les Palestiniens.

Le 12 mai 2004, le tribunal de Nanterre avait débouté les plaignants, estimant que les propos incriminés ne pouvaient être appréciés isolément de la réflexion globale à laquelle procédaient les auteurs.

Celle-ci intervenait, selon les juges, dans une situation qui suscite légitimement le débat, et les propos visés s’inséraient dans un texte porteur d’un message politique.

Mais, le 26 mai 2005, la cour d’appel de Versailles avait infirmé ce jugement. La juridiction avait notamment considéré que l’article était diffamatoire car il imputait à l’ensemble des juifs d’Israël le fait précis d’humilier les Palestiniens (…) en stigmatisant leur comportement à l’aune de leur histoire commune.

Dans les jours qui avaient suivi cette condamnation, un témoignage de solidarité avec Edgar Morin avait été lancé dans Libération à l’initiative de Jean-Claude Guillebaud, l’éditeur du sociologue, texte signé par quelque 150 personnalités et intellectuels.

La Cour de cassation annule la condamnation pour diffamation raciale, considérant que le texte publié n’était que l’expression d’une opinion.

Selon elle, les propos poursuivis, isolés au sein d’un article critiquant la politique menée par le gouvernement d’Israël à l’égard des Palestiniens, n’imputent aucun fait précis de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération de la communauté juive dans son ensemble en raison de son appartenance à une nation ou à une religion, mais sont l’expression d’une opinion qui relève du seul débat d’idées.

En ce sens, la cour d’appel de Versailles a, selon elle, violé la loi sur la presse du 29 juillet 1881, mais aussi l’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme sur la liberté d’expression.

Nathalie Guibert
Article paru dans l’édition du 14.07.06

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4 ré:ponse à “Patatras !”

  1. Viviane Miles (MeNA) a écrit :

    La justice française entérine l’existence d’un ”caractère juif méprisant ayant satisfaction à humilier”

    (…)

    Depuis la décision de la 1ère chambre civile, en effet, les Juifs sont reconnus constituer une communauté distincte du reste de la communauté nationale par la justice de leur pays, en cela qu’ils peuvent être publiquement considérés comme possédant une propension innée à maltraiter et à humilier les autres êtres humains ; il est évident que cette cassation constitue un encouragement pour tous les antisémites à ressortir des tiroirs les stéréotypes nauséabonds qui ont fait la gloire de Vichy et de la collaboration. Et puis, comment la même justice pourra-t-elle juger les justiciers volontaires, qui prendront sur eux de “protéger” par des actes violents la société contre les membres d’une nation malfaisante ?

    (…)

    La justice doit être respectée quand elle est respectable. Pour que les pages les plus sombres de l’Histoire ne se renouvellent pas, (…) les démocrates français, les Français juifs, et les institutions qui les représentent, (se doivent) de porter le cas de cette décision souillant la justice et le peuple de France, devant la Cour européenne des Droits de l’homme à Strasbourg. Tant que ce déni de justice, au plus haut niveau du plus important des trois pouvoirs n’aura pas été réparé, le caractère démocratique de ce pays s’en trouve suspendu.

  2. Dominique Dhombres a écrit :

    Un vif échange entre deux “judéo-gentils”, par Dominique Dhombres

    LE MONDE | 06.10.06 | 14h20 • Mis à jour le 06.10.06 | 14h20

    Frédéric Taddeï anime en direct, depuis le 25 septembre, une nouvelle émission culturelle, “Ce soir ou jamais”, du lundi au jeudi, en seconde partie de soirée sur France 3. Il reste donc le couche-tard qu’il a été, pendant huit ans, au gré de ses humeurs et de ses déambulations nocturnes sur Paris Première. Mais s’il se déplace toujours, c’est seulement d’un groupe à l’autre, sur le plateau où ses invités sont éparpillés. La soirée commençait, jeudi 5 octobre, par un face-à-face entre deux philosophes, Edgar Morin et Alain Finkielkraut.

    Le premier vient de publier, au Seuil, un essai intitulé Le Monde moderne et la question juive. Il y invente le concept du “judéo-gentil”, qui s’applique aux juifs intégrés comme citoyens dans les Etats démocratiques modernes. “Ce qui s’est avéré historiquement fécond, c’est la rencontre, la double ouverture entre juif et gentil, la double conscience qui permet le regard critique ou sceptique sur ce monde occidental dont on fait partie sans en faire vraiment partie”, écrit Edgar Morin.

    Mais ce n’est pas ce concept qu’était venu contester Alain Finkielkraut. L’opposition entre les deux hommes, parfois véhémente, tient au regard très différent qu’ils portent sur l’Etat d’Israël. Sur ce terrain, Frédéric Taddeï n’avait pas beaucoup d’efforts à faire pour relancer le débat. Ces deux-là, qui se connaissent depuis longtemps, n’ont besoin de personne pour échanger leurs balles, ni même pour les ramasser. Ils se déclenchent tout seuls, en quelque sorte.

    Frédéric Taddeï rappelait seulement une polémique récente. L’avocat Gilles-William Goldnagel a traîné devant les tribunaux, pour “apologie du terrorisme et antisémitisme”, Edgar Morin, Danièle Sallenave et Sami Naïr pour un article intitulé “Israël-Palestine : le cancer”, qu’ils avaient cosigné dans Le Monde du 4 juin 2002. Edgar Morin antisémite ! L’argument était idiot ou de mauvaise foi, l’un n’empêchant d’ailleurs pas l’autre.

    La Cour de cassation a rendu justice aux auteurs le 12 juillet 2006. Mais l’affaire a laissé des traces. Alain Finkielkraut estime qu’a travers le thème récurrent de l’”humiliation” des Palestiniens par l’armée israélienne, et, de façon plus générale, avec la rhétorique de l’antiracisme, se manifeste un retournement pervers qui fait systématiquement du Juif un oppresseur.

    Edgar Morin rappelait que toute armée d’occupation confrontée au terrorisme a recours à l’humiliation, comme lorsque des soldats israéliens obligent des pères de famille palestiniens à se déshabiller devant leurs enfants. On a compris que ces deux-là n’étaient pas près de tomber d’accord.

    Dominique Dhombres

    Article paru dans l’édition du 07.10.06

  3. Communaute Juive a écrit :

    Dominique, vous êtes un pur produit des medias français ;-)

  4. admin a écrit :

    Voir aussi Wikipedia

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