La désignation d’un ministre plein pour s’occuper du plan de relance - Patrick Devedjian, qui fut ministre de l’Industrie du Gouvernement Raffarin - marque le retour de la “planification à la française”, que symbolisait le Commissariat du Plan de Jean Monnet et Pierre Massé.
La suppression du Commissariat du Plan a été une des lourdes erreurs de Dominique de Villepin, comme celle du CERC avait été une des lourdes erreurs d’Edouard Balladur. J’avais explicitement réclamé la renaissance du Plan dans un article paru en janvier 2007, avant l’élection présidentielle :
Le péché originel de la politique familiale française
Le ministre (re)nommera-t-il Henri Guaino Commissaire du Plan ? S’installera-t-il rue de Martignac ? Affectera-t-il le “pôle statistique” de Metz à la gestion du RIL (répertoire d’immeubles localisés) et à la préparation du dénombrement de 2014, préconisé par la mission Gosselin ?
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MLL en vidéo UTLS, 26 février 2000, “Migrations et tensions migratoires”.
le 7 décembre 2008 à 11:56
Un “groupe anti-crise”, comme celui animé par le Plan en 93, pourrait en effet éviter quelques éléments de panique. Mais la situation actuelle est plus sérieuse que la récession de 93.
Ceci dit, Patrick Devedjian est surtout chargé, à ce que je comprends, de la bonne utilisation des 26 Milliards d’Euros déjà décidés, et dans une large mesure “pré-pensés”, et non pas de les planifier… Même s’il y aura sans doute des marges de manoeuvre. D’autre part, le Centre d’analyse stratégique qui a remplacé le commissariat au Plan, fonctionne, et a un secrétaire d’Etat.. et un directeur, qui est René Sève. On voit mal Henri Guaino revenir à son poste antérieur…
le 7 décembre 2008 à 12:08
L’allusion à Henri Guaino, et celle à la rue de Martignac, relevaient en effet de la boutade. Je maintiens cependant que le Commissariat du Plan - et le CERC - n’auraient pas seulement entrepris des études techniques fort utiles (par exemple préparer la suppression de la publicité sur les chaînes publiques), mais auraient entretenu un réseau de relations avec les milieux syndicaux et associatifs, qui manquent aujourd’hui cruellement pour affronter la crise dans un esprit d’unité nationale.
Pour paraphraser Ségolène Royal, “qui connaît Eric Besson ? et René Sève ?”
Qui prépare la fusion de l’IRPP et de la CSG, et leur prélèvement à la source ? Qui prépare la fiscalisation des allocations familiales, et leur fusion avec la prime pour l’emploi ? Et qui réfléchit aux fusions d’entreprises à encourager ? Celle de GDF et Suez est-elle un succès ? Où en est Christian Blanc sur le Grand Paris ? Et la commission Balladur sur la réforme de l’organisation territoriale ?
Les barbares sont aux portes, et nous discutons du sexe des anges, ou plutôt de celui du (de la ?) Secrétaire d’État aux États-Unis, du (de la ?) Premier Ministre en Israël, et ici du (de la ?) Premier secrétaire du Parti socialiste ! L’INSEE, lui, s’intéresse à la variation du bonheur selon l’âge. Il y a de quoi s’inquiéter.
le 7 décembre 2008 à 14:55
Le commentaire de GPV est juste. Je reviens de Bruxelles où j’ai présenté notre rapport pour la Commission “The world in 2025, a challenge to reason” téléchargeable à http://2100.org/World2025.pdf
La discussion a surtout porté sur l’énorme sous estimation de l’ampleur de la crise par les gouvernements. De toute façon, l’expérience montre (1848, 1929) qu’il faut attendre que les effets soient dramatiques et menacent l’ordre public pour que les pouvoirs fassent autre chose que de “sauver” ce qui existe, alors qu’il faut au contraire passer à d’autres activités les grands programmes d’aménagement et d’autres enseignements et encadrements des jeunes. TG
le 8 décembre 2008 à 9:50
Merci de ce lien avec 2100.org. Quand y aura-t-il une version française ?
Sur le rôle de Patrick Devedjian, Paul Ohana se veut confiant : il en fait le “ministre responsable de l’évaluation de la politique de relance“. Mais quant au rétablissement du Commissariat du Plan, Michel Volle est sceptique : “Croisons les doigts… mais je n’y crois guère, à court terme du moins“, m”écrit-il.
La grande différence entre 1929 et 2008, c’est l’existence d’Internet. Voir par exemple le site du secrétariat d’État d’Eric Besson. Reste que des institutions vivantes, Commissariat du Plan, Conseil économique et social, seraient bien utiles pour en canaliser l’exubérance.
le 8 décembre 2008 à 12:45
Plan et Rantamplan …
Non ! ce ne saurait être une renaissance. Ce n’est pas parce qu’on étiquette ça « plan ». La planification dite à la française cherchait une intelligence collective : relire Massé, Gruson et quelques autres. H. Guaino ne l’a jamais dirigée (lui qui stigmatisait le « gosplan ») car elle avait commencé d’être démantelée du temps de Giscard d’Estaing. Celui-ci avait du reste quelques raisons de vouloir la changer car, dans les années 70, la situation était très différente ; mais il n’a pas su mettre à la place un organe de stratégie.
Cela dit, aujourd’hui, ce serait en effet une bonne idée que de vouloir reprendre une vision à long terme. Et de chercher un autre mode de contruire le consensus social. Mais les gouvernements présents voient court et travaillent à la hussarde. La « lolf » a aggravé l’annualité budgétaire. On provoque les corporatismes, quitte ensuite à leur céder…
René Padieu