L’En-deçà L’Au-delà

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Dans l’Évangile de Jean, au chapitre 19 (38-39), Nicodème est associé à Joseph d’Arimathie lors de la Mise au tombeau. Il avait été cité précédemment aux chapitres 3 et 7.

Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus. Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès..

Dans Jésus et Virounèka (Romillat, 2000), Marie Vidal rapproche le nom de Nicodème, qu’elle écrit Niqodème, de l’hébreu Qèdèm, “orient”, “avant”, “devant” (d’où Kadima, ”En avant !”, nom du parti au pouvoir en Israël). Voir à ce sujet, sur le blog de Judéopédia, “Face à l’Origine” et “A l’Est d’Eden“.

“Arimathie” est formé sur “Aharé Mot“, “après la mort”. “Nicodème” fait symétrie, quelque chose comme “avant la naissance”, ou plutôt “en-deçà de l’Origine”, Ce rapprochement renvoie au discours de Nicodème sur la “seconde naissance” au chapitre 3 de l’Évangile de Jean.

L’association de Nicodème et de Joseph d’Arimathie a eu d’importants prolongements littéraires : héros de l’”Évangile de Nicodème“, apocryphe du 4ème siècle, Joseph d’Arimathie est censé avoir recueilli le sang du Christ dans une coupe, point de départ du cycle du Graal, de l’hébreu Goral, sort, destin. Or, dans le même chapitre 19 de l’Évangile de Jean, aux versets 23-24,
Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. Et ils dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s’accomplît cette parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats.

Il s’agit du verset 19 du Psaume 22 : “Ils se distribuent mes vêtements, et sur mon habillement ils tirent au sort” (גוֹרָל, GWRL, Goral).

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3 ré:ponse à “L’En-deçà L’Au-delà”

  1. Jonas a écrit :

    Sur le site Garrigues et sentiers, on trouve un article intitulé “Joseph d’Arimathie, un homme qui pose question”, intitulé qui va plus loin que l’étymologie traditionnellement admise “arare mot”.

  2. Rabanmaur a écrit :

    Votre explication de l’origine du mot Graal est plausible; d’autant que Chrétien de Troyes pourrait être un juif converti, donc maîtrisant la langue hébraïque.
    J’ai passé en revue les origines possibles de ce mot curieux apparu sous la plume de Chrétien de Troyes vers 1180, dans mon livre La Symbolique du Graal. http://www.editions-edite.fr
    Aucune à ce jour n’est décisive, mais le bonheur est dans la quête …

  3. Michel Louis Levy a écrit :

    Merci de ce commentaire approbateur. Les synagogues lisant cette semaine l’histoire de Joseph, je viens précisément de consacrer un billet de “Judéopédia” à “La coupe présentée à Pharaon“. Et par ailleurs, votre pseudonyme m’a conduit à m’informer sur Wikipédia sur Raban Maur, dont j’ignorais tout. Il me semble qu’aux temps carolingiens, on connaissait encore l’hébreu et l’araméen.

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